Nouvelles subventions cellulaires sur la Côte-Nord, la Gaspésie et la Matanie. Quel sera l’impact réel

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Bonjour à tous,

Ce mois-ci, Daniel Gignac aborde les projets du CRTC qui ont été annoncés récemment concernant le développement du cellulaire dans l’est du Québec. Quel sera l’impact réel des subventions pour le cellulaire reçues par Telus en août 2022 pour la Côte-Nord, la Gaspésie et la Matanie? Est-ce la fin des « trous » dans la couverture cellulaire?

Le but est de vous donner un aperçu de l’impact réel de ces projets, considérant les informations que le CRTC a divulguées. Évidemment, ce sont des projets gagnés par Telus. Celle-ci n’a pas encore publié de communiqué de presse expliquant ces projets en détail. Je vous partage mon opinion en fonction de la connaissance que j’ai sur ces territoires, les technologies utilisées et les informations soumises par le CRTC.

Le CRTC a son propre fond d’acceptation de projet, et ce partout au Canada. Ce fond a 2 objectifs principaux, soit celui de couvrir des collectivités et également celui de couvrir des routes.

Regardons les 3 projets qui nous concernent sur la Côte-Nord, en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent ainsi que l’échéancier et les prochaines étapes de ces projets.

Le premier, c’est le projet de la Côte-Nord, un projet de 2,4 millions. J’estime à peu près 6 nouveaux sites cellulaires selon ma règle du pouce. L’objectif est de couvrir 175 km de route, 3 collectivités qui sont Port-Menier, Rivière-au-Tonnerre et Rivière-Saint-Jean, et couvrir 650 ménages. On comprend entre les lignes qu’on désire compléter le tronçon de la 138 entre Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre ainsi que couvrir Port-Menier.

Concernant Port-Menier, celui-ci a déjà fait l’objet de subventions par d’autres programmes. Il est possible que comme la demande au CRTC a été faite il y a 2 ans, d’autres fonds ont été alloués par d’autres programmes ailleurs et que certaines parties du projet ne soient pas financées par le CRTC. L’information que je possède, c’est que Port-Menier serait sur le point, si ce n’est pas déjà fait, d’être desservi par un site qui a été construit par Telus récemment. Potentiellement, une partie des fonds qui ne seront pas donnés par le CRTC car d’autres programmes gouvernementaux ont déjà payé pour cette couverture.

En résumé, l’objectif est probablement de compléter la couverture entre Sept-Îles et Havre-Saint Pierre. Il est important de mentionner qu’il n’y a aucun fond pour l’autre tronçon de Havre-Saint-Pierre à Natashquan qui était tant attendu par les gens de la région. C’est un avancement intéressant, mais malheureusement, ça ne règle pas nécessairement la problématique de la couverture cellulaire sur la route 138.

Le deuxième projet, en est un de 2,4 ou 2,5 millions avec environ 6 sites cellulaires. C’est la portion de la route 132 entre Amqui et Matapédia au Bas-Saint-Laurent. Pour les gens qui utilisent cette route, c’est un secteur non desservi par le cellulaire. L’information divulguée est l’objectif de couvrir 35 km de route, 3 collectivités : Mann Settlement, Matapédia et Saint Florence, ainsi que 10 ménages. Ici, on ne cherche pas à couvrir la population, mais bien à couvrir la route 132. Avec l’information reçue, soit 35 km, le budget investi, qui nous permet d’estimer à environ 6 sites, on peut être certain que la route entre les 2 secteurs sera desservie, ce qui est un avancement intéressant pour la région.

Pour ce qui est du troisième projet, il a un peu plus d’envergure car on l’estime autour de 4 millions. On nous divulgue une couverture sur 60 km de route, 13 collectivités et 180 ménages. Avec le budget estimé, on peut parler de 10 à 12 sites potentiellement construits. Ce projet est un peu plus difficile à comprendre car il y a plusieurs parties. La principale étant la route 195 entre Matane et Amqui, qui n’est pas couverte depuis des années. Il y a plusieurs municipalités à travers ce projet : Saint-Tharcisius, Saint-Vianney, Saint-René-de-Matane et Ruisseau Gagnon, pour les gens du coin. Toutes ces municipalités couvrent près de 40 km. C’est donc 40 km sur les 60 km prévus pour cette première partie.

Ensuite, on divulgue que la couverture sera ajoutée dans des villages autour de Matane. On mentionne Sainte-Adelme, Saint-Luc-de-Matane et Sainte-Paule. Il y aura de la construction de sites cellulaires dans ces environs-là.

Pour la troisième partie de ce projet, c’est la route 299 qui est la route du Parc de la Gaspésie. Pour ceux qui s’y connaissent, c’est la route entre Sainte-Anne-des-Monts et New Richmond. Cette route de 137 km est présentement couverte à environ 5 km chaque côté. Avec les données qui nous restent, c’est un potentiel d’une vingtaine de kilomètres si on enlève les deux autres parties du projet expliquées précédemment.

On peut comprendre selon les informations reçues que l’objectif est de couvrir les communautés de Cap-Seize, de Grande Cascapédia et de Saint-Jules.

En résumé, on prévoit potentiellement un site au nord et un au sud de la route, ce qui ajoutera à peu près 10 km de couverture de chaque côté, aux 5 déjà existants. La route 299 serait couverte à environ 30 km au total à la fin des travaux. C’est une route de 137 km. Il va donc rester un « trou » de couverture d’environ une centaine de kilomètres. Ce n’est donc pas la fin du « trou » cellulaire en Gaspésie. Ces projets de subvention amélioreront un peu la couverture de la route du Parc sans plus.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que le design des nouvelles tours cellulaire sera fait pour maximiser la couverture des routes. Ceux qui espèrent voir les endroits comme la réserve Matane ou d’autres secteurs forestiers totalement couverts seront déçus, car ce n’est pas l’objectif ici. L’objectif est de couvrir des routes et ça sera optimisé pour cela. Ce n’est pas la fin des trous, comme je mentionnais, en Gaspésie et ailleurs, puisque l’objectif est de maximiser les routes et non tous les endroits isolés.

Pour terminer l’échéancier de ces projets, nous avons appris au mois d’août que des fonds ont été donnés. Afin que les entreprises soient admissibles, elles devaient avoir fait une étape d’ingénierie de base, qui est une ingénierie quand même détaillée, mais qui ne demande pas d’aller jusqu’au bout du travail.

Il y a différentes étapes pour faire des sites cellulaires. Évidemment, une étape est l’acquisition de sites soit l’acquisition des terrains, des droits, des permis, etc. Ça serait très surprenant de voir ces sites-là construits en 2023. Il y a peut-être des chances que certains le soient, mais ça serait quand même surprenant. Je pense que la majorité de ces sites seront mis en service en 2024. On a probablement un délai de 2 ans avant de voir l’impact final de ces annonces. Si vous voulez suivre le développement, la meilleure façon, c’est de suivre vos journaux locaux. Parce que la journée où Telus voudra avoir l’autorisation finale pour implanter une tour, elle devrait publier un avis dans le journal, qui s’adresse aux citoyens pour faire une consultation publique, etc. Ça fait partie des étapes et par les avis dans les journaux, vous pourrez savoir exactement qu’elles sont les intentions de Telus dans vos régions.

Ça m’a fait plaisir de vous faire le portrait de ces projets-là. C’est un pas dans la bonne direction, mais ça ne règle vraiment pas tous les problèmes et il faudra continuer de travailler avec d’autres solutions de communication pour pallier le manque de couverture cellulaire dans ces régions.

Daniel Gignac
Chef de l’exploitation

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